Burkina Faso

Au Cœur de l’Afrique de l’Ouest

Country map of Burkina Faso

Anciennement connu sous le nom de Haute-Volta, le Burkina Faso compte aujourd’hui 20 millions d’habitants. Devenu indépendant le 5 août 1960, cet Etat s’étend sur 272 000 km2, avoisinant la superficie de l’Italie, de l’état du Colorado ou encore de la Nouvelle Zélande.

Enclavé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso partage ses frontières avec six autres pays, – le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. L’Océan Atlantique se situe à une distance de 1 000 km où les ports d’Abidjan en Côte d’Ivoire, de Lomé au Togo et de Tema au Ghana, donnent accès au commerce international pour presque toutes les exportations burkinabè,

Les habitants du Burkina Faso résident à 78 % en zone rurale. 45 % d’entre eux sont âgés de moins de 15 ans et 65 % ont moins de 25 ans. De nos jours, la population de la capitale Ouagadougou est estimée à environ 3 millions de personnes, et celle de Bobo-Dioulasso, la seconde ville du pays, est estimée à 1,5 million.

Le Burkina Faso est un Etat laïque où résident 62 % de musulmans, 23 % de catholiques, 4 % de protestants et 7 % d’animistes.

Au-delà d’un Pays, une Civilisation

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Maison Gourounsi à Tiébélé, dans le Sud-Est du Burkina Faso

Le Burkina Faso est reconnu pour avoir réussi à faire cohabiter pacifiquement plus de 60 groupes ethniques différents, vivant ensemble et fiers de leurs cultures respectives. Le pays bénéficie d’un riche héritage culturel, avec sa danse Gourmantché, ses sculptures Lobi et Sénoufo, son architecture Gourounsi, ses pasteurs Fulani, ses paysans Bissa, ses hommes du désert les Touaregs, et ses musiciens Bobo, sans oublier l’histoire de son empire Mossi datant du XVe siècle.

Inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, les ruines de Loropéni furent reconnues comme étant d’intérêt universel exceptionnel le 26 juin 2009. Les imposants murs de latérite, âgés d’un millénaire, témoignent de la puissance du commerce transsaharien de l’or qui prospéra pendant huit cents années en Afrique de l’Ouest.

A partir du milieu des années 90, le cœur du cinéma, du théâtre et du design africains bat au Burkina Faso. Ouagadougou rayonne à travers le célèbre FESPACO, son festival panafricain du cinéma. Instauré en 1990, le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) figure aujourd’hui parmi les principales foires internationales d’artisanat africain.

Principales Réalisations Economiques et Sociales

blaise compaore-ouagadougou burkina fasoLe Burkina Faso est un pays aride, au climat tropical de savane. Malgré le fait que ce pays dispose de ressources extrêmement limitées en eau, l’approvisionnement en eau au Burkina Faso fut unanimement considéré par les partenaires au développement comme l’une des rares « success stories » en Afrique subsaharienne, dans ce domaine.

Par ailleurs, bien que ne disposant que de très faibles ressources financières, le Burkina Faso réussit tout de même à enregistrer de réels progrès dans les domaines de l’éducation, du logement et de la santé. Ainsi, 7,2 % de la population étaient touchés par le VIH/SIDA en 1997. Ce taux de prévalence chutait drastiquement à moins de 1 % en 2014. Depuis 2005, la lutte menée par le pays contre le VIH/SIDA, ses actions en faveur de l’éducation des filles, et celles en vue d’éradiquer la pratique des MGF (l’excision) sont érigées en modèle dans la région.

En matière économique, le pays devint le principal producteur africain de coton au milieu des années 1990 ; depuis 2010, il est le troisième producteur d’or du continent.

Les indicateurs sociaux s’améliorent. Ainsi, le taux de pauvreté au Burkina était de 71 % en 1990 ; il chuta à 46,7 % en 2009. En 2014, 40 % de la population vivait en-dessous du seuil national de pauvreté fixé à 154 061 FCFA (€ 235), par rapport à une moyenne de 41 % en Afrique subsaharienne.

Passé Colonial

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Photo de la  ville de Ouagadougou en 1930                                                                                                           Timbre de la période coloniale

La colonie française de Haute-Volta fut créée en 1919, lorsque les royaumes de l’Empire du Mossi se rattachèrent aux sociétés non-étatiques résidant au sud et à l’ouest de ces royaumes.

Ce territoire, dont le vivier de travailleurs fut profitable à la France, dut faire face à une instabilité frontalière tout au long de son histoire coloniale. De 1932 à 1947, il fut totalement morcelé et entièrement intégré au sein des pays voisins, à savoir la Côte d’Ivoire, le Niger et le Mali d’aujourd’hui. La reconstitution du Burkina Faso en 1947 marqua une étape déterminante vers l’indépendance du pays en 1960.

Histoire politique depuis 1960

Entre 1960 et 1987, le pays connut 6 coups d’Etat militaires et trois Constitutions différentes. Lors de cette période, la gouvernance fut quasiment entièrement assurée par des régimes politico-militaires. En effet, sur les 5 présidents qui dirigèrent la jeune république, 4 étaient issus de l’armée. Tous furent chassés du gouvernement et assignés à résidence, à l’exception du capitaine Thomas Sankara qui fut assassiné lors du coup d’Etat du 15 octobre 1987.

Le capitaine Blaise Compaoré, alors âgé de 36 ans, prit le pouvoir de l’un des pays les plus pauvres au monde. Selon l’International Crisis Group, « les actions menées par Compaoré en faveur de la démocratie, dans un pays jusqu’alors dominé par un climat de tensions sociales à tendance révolutionnaire et d’inspiration marxiste, sont incontestablement louables. »

Cette nouvelle stabilité sociale, ainsi que la crédibilité grandissante du Burkina Faso sur les scènes politiques et diplomatiques, contribuèrent à ériger ce dernier au rang de modèle de 1993 à 2014, en vertu de son rôle stabilisateur dans une région éprouvée par les crises sécuritaires, sanitaires et politiques.

Le Président Compaoré a démissioné le 31 octobre 2014 à la suite d’un soulèvement populaire et d’un coup d’Etat. La lutte de pouvoir au sein de la junte militaire qui s’ensuivit, ce même jour, ne fut pas sans rappeler l’instabilité de l’ère pré-Compaoré.

« Les actions menées par Compaoré en faveur de la démocratie, dans un pays jusqu’alors dominé par un climat de tensions sociales à tendance révolutionnaire et d’inspiration marxiste, sont incontestablement louables »
International Crisis Group, 2013

Le Burkina Faso de nos jours, victime du terrorisme

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L’Administration du Président actuel du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui fut démocratiquement élu le 30 novembre 2015, doit faire face à de nombreux défis. L’économie du pays est quasi paralysée par de multiples grèves dans les secteurs public et privé. Depuis le départ du Président Compaoré le 31 octobre 2014 jusqu’au 30 septembre 2018, le pays a connu 345 jours de grèves et le pays rencontre de grandes difficultés en matière d’approvisionnement en eau et en électricité. Alors qu’il culminait à 12,4 milliards de dollars en 2014, le PIB du pays n’était plus que de 11,2 milliards de dollars en 2015.

En 2015, la plupart des investisseurs étrangers quittèrent le Burkina Faso, qui se retrouva dans une impasse économique. De nombreux hommes d’affaires et de jeunes Burkinabè se réfugièrent dans les pays limitrophes, notamment en Côte Ivoire, dans l’espoir d’y trouver un avenir meilleur.

Enfin, la position stratégique du Burkina Faso, en bordure du Sahara, en fait une tête de pont pour la surveillance de la région sahélo-saharienne. Suite à la chute du régime Compaoré et à la réorganisation des forces armées Burkinabè, le Burkina Faso, dont le rôle contre le terrorisme fut majeur, devint peu à peu la cible d’attaques.

Autrefois un allié majeur de la lutte anti-terrorisme, le Burkina Faso devint la cible de nombreuses attaques terroristes, selon Le Monde du 9 avril 2017.  Il s’agit de 201 attaques terroristes à ce jour. Une première attaque frappa le cœur de la capitale le 15 janvier 2016, dont le bilan fut de 30 morts et 71 blessés. Cette attaque fut revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Plusieurs attentats et attaques ont depuis lors été perpétués.

Selon Le Figaro du 28 février 2017, le Burkina Faso est devenu « nouvelle terre à l’insurrection islamiste ». Au nord, la situation est critique. Il s’agit notamment des actes terroristes dans la région du Sahel perpétrées par le groupe armé Ansarul Islam, créé par Malam Ibrahim Dicko, un prêcheur originaire du Soum.

Des professeurs furent exécutés devant leurs élèves par les terroristes simplement parce qu’ils enseignaient en français et non en arabe comme imposé par le mouvement extrémiste. Plus de 900 écoles sont aujourd’hui fermées, privant plus de 500 000 enfants d’enseignement. Selon l’Agence des Nations Unies l’UNOCHA, plus de 82 000 personnes ont été déplacées.

Les Etats-Unis ont évacué du Burkina Faso, le 4 septembre 2017, les 124 volontaires du Corps de la Paix (Peace Corps) pour des raisons sécuritaires.

Depuis juillet 2018, le nombre d’attaques s’est amplifié également dans le nord et l’est du pays. Selon le journal Le Monde du 29 septembre 2018 « Les forces de sécurité ont été considérablement affaiblies du départ du président Blaise Compaoré, en octobre 2014. En outre, les capacités en matière de renseignement sont bien trop faibles pour avoir une quelconque efficacité ».

Depuis 2015 à ce jour (11.02.2019), le nombre de victimes du terrorisme s’élève selon les différents communiqués du Ministère de la Défense et de Human Rights Watch, à  558 morts dont 446 civils et 112 militaires ainsi que 272 blessés. 352 opérations d’assassinat ciblé ont été perpétrées dont un massacre ethnique de 210 Peuhls par des milices organisées (Koglwéogo) le 2 février 2019.

Que signifie « Burkina Faso » ?

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Le 4 août 1984, pendant la Révolution, le pays fut nommé Burkina Faso ce qui signifie pays (Faso en langue dioula) des hommes intègres (Burkina en mooré). Ses citoyens s’appellent les Burkinabè. Le suffixe « bè » ajouté à « Burkina » provient de la langue fulani ou fulbè (peul) et signifie « hommes ou femmes ».