Burkina Faso 1998-2014 : un Allié clé pour la Paix en Afrique et la Lutte contre le Terrorisme
Avec de multiples – 10 au total – médiations réussies et plusieurs Accords de Paix à Ouagadougou à son actif, Compaoré possède une expérience unique en matière de paix, de sécurité et de résolution des conflits que peu de chefs d’État peuvent se targuer d’égaler. Il a joué un rôle prépondérant pour aider les pays voisins à sortir de leurs pires crises depuis leurs indépendances (317).
Indépendant depuis 1960, c’est seulement au milieu des années 1980 que le Burkina Faso attire l’attention de la communauté internationale après que Compaoré et Sankara aient lancé leur révolution atypique (318). Durant la “rectification” de la révolution, Compaoré a renoué les relations avec ses voisins, sortant le pays de son total isolement (319).
Présidant une nation enclavée et privée de ressources, il choisit de transformer le Burkina Faso en une puissance diplomatique régionale (320).
L’importance grandissante du Burkina Faso sur le continent africain traduisait la politique étrangère dynamique de Compaoré et reflétait la politique ambitieuse de facilitateur qu’il conduisait auprès de son voisinage (321). À partir de la fin des années 1990, Ouagadougou devint l’épicentre de la diplomatie régionale et des initiatives pour la paix (322).
La résolution de conflits par Compaoré
Compaoré a obtenu la reconnaissance internationale pour avoir réussi à restaurer le calme et la paix en Afrique de l’Ouest, en tant que facilitateur du dialogue interne au Niger et au Mali en 1990-1991, au Tchad en 2003, au Togo en 1993 et 2006, en Côte d’Ivoire en 2008-2010, en Guinée en 2009-2010 mais également comme médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali en 2012 jusqu’à son départ du pouvoir en octobre 2014 (323).
Il a également participé à la résolution du conflit entre l’Érythrée et l’Éthiopie en 1998 et contribué à la réconciliation en République centrafricaine en 1997, au Liberia en 1998-2000 et au Soudan en 2008-2009 (324).
A la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), Compaoré intervint personnellement en Libye en 1998, ce qui entraîna la levée de l’embargo international imposé jusqu’alors à ce pays, suite à l’affaire Lockerbie.
1990-1991, au Niger et au Mali : Compaoré, médiateur de la CEDEAO, a négocié un accord de paix entre les gouvernements respectifs des deux pays et les rebelles Touaregs (325).
1993, Togo : Gnassingbé Eyadema, le président du Togo et l’Opposition ont fait appel au Président Compaoré pour les assister, en tant que médiateur de la CEDEAO, afin de résoudre la grave crise qui ravageait alors le pays lorsque le Togo adhéra au concept de Conférence nationale souveraine, une alternative promue par la France, aux élections au suffrage universel (326).
1998, République centrafricaine : Compaoré, présidant l’Organisation de l’unité africaine (OUA), est intervenu pendant les mutineries qui ont ravagé le pays (327).
1998, Le conflit entre l’Érythrée et l’Éthiopie (328) : quand Compaoré présidait l’OUA, son savoir-faire en matière de médiation a empêché l’intensification du conflit armé entre l’Érythrée et l’Éthiopie, amenant l’ancien Président Bill Clinton à demander au président Compaoré de poursuivre sa médiation pour juguler ce conflit et travailler à sa résolution.
1998, La Libye et l’affaire Lockerbie : Le Boeing 747 explosa en plein vol et s’écrasa sur Lockerbie, Dumfries et Galloway le 21 décembre 1988, après avoir décollé de Londres. Les 259 passagers, ainsi qu’onze personnes au sol, furent tués. A la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), Compaoré intervint personnellement en Libye en 1998, ce qui entraîna la levée de l’embargo international imposé à ce pays jusqu’alors ; les sanctions de l’ONU et de l’UE furent levées lorsque Mouammar Kadhafi accepta de livrer à la justice les deux Libyens suspectés d’avoir commis l’attentat de Lockerbie afin qu’ils soient jugés, et de verser 2,7 milliards de dollars aux familles des 270 victimes.
1998-2000, Liberia : Contrastant nettement avec le début des années 1990, lorsque le gouvernement Compaoré fut critiqué pour sa prise de position en soutien au groupe rebelle le Front national patriotique de Charles Taylor (329), Compaoré contribua personnellement, à partir de 1996, au retour de la paix au Liberia (330).
En février 1997, les troupes burkinabè dans le cadre de l’opération ECOMOG participèrent à la préparation et la sécurisation des élections libériennes et à la formation des nouvelles forces armées du Liberia (331).
En 1998, le Président Compaoré, alors Président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), plaça le Liberia comme dossier prioritaire à traiter lors du Sommet des chefs d’État de l’OUA à Ouagadougou.
En juillet 2000, Ouagadougou accueillit un Conclave rassemblant les acteurs de la crise libérienne. Le président du Liberia, Charles Taylor, refusa d’y assister (332). Mais les leaders des partis politiques et d’autres acteurs clés du Liberia se rencontrèrent en très grand nombre à Ouagadougou et parvinrent à un accord différent de celui qu’ils avaient conclu plus tôt, à Bethesda, Washington DC (333). Suite à la « Déclaration de Ouagadougou », les participants au Conclave instaurèrent un gouvernement provisoire sans Charles Taylor, ouvrant ainsi la voie à une réconciliation nationale (334).
Compaoré assista à la cérémonie d’investiture d’Ellen Johnson Sirleaf, avec une délégation importante représentant différentes associations et coopératives de femmes du Burkina Faso (335). La première femme présidente d’Afrique se rendit à Ouagadougou le 17 janvier 2010, dans le cadre d’une visite au Président Compaoré pour le remercier de son rôle positif dans le processus de paix au Liberia (336).
2003, Tchad : Compaoré fut facilitateur du dialogue interne au Tchad. Un Accord de Paix entre le gouvernement et le Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad (MDJT) fut signé à Ouagadougou le 14 décembre 2003.
2005-2006, Togo : Compaoré fut un médiateur clé dans la longue crise sociopolitique qu’a traversé ce pays. En 2005, à la suite des violences post-électorales qui ont suivi l’élection controversée de Faure Gnassingbé, il lui a été de nouveau demandé de jouer un rôle de médiateur (337).
Le 26 juillet 2006, il a été désigné comme le médiateur du Dialogue inter-togolais, qui s’est tenu à Ouagadougou en août 2006 (338), qui a abouti sur un accord entre le gouvernement et les partis d’opposition (339).
Fruit de sa médiation, un Accord politique global fut signé le 20 août 2006, traduisant les consensus trouvés entre les parties notamment sur la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation du processus électoral permettant l’organisation d’élections parlementaires en 2007 qui se sont déroulées sans incident majeur.
« Ces succès de Compaoré au Togo consolidèrent son aura de principal médiateur en Afrique de l’Ouest (340) »
International Security Studies (ISS), 2014
2007, Côte d’Ivoire : déjà en 2002, après la tentative manquée de coup d’État en septembre, Compaoré facilita le dialogue inter-ivoirien en apaisant les tensions politiques entre les différents acteurs, à savoir le Président Laurent Gbagbo, l’ancien Président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.
Mais son plus grand succès en tant que médiateur a sans doute été l’Accord Politique de Ouagadougou, signé par le Président Laurent Gbagbo et le Secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, le 4 mars 2007 (341).
Compte tenu des liens historiques et culturels entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, du fait des plus de 3 millions de burkinabè vivant et travaillant en Côte d’Ivoire, et considérant l’importance stratégique de la Côte d’Ivoire pour son pays enclavé, Compaoré avait un intérêt majeur à ce que sa médiation aboutisse à un Accord de Paix (342).
« Il a réussi là où beaucoup avant lui – Thabo Mbeki, Kofi Annan et Jacques Chirac – avaient échoué, en apaisant un conflit qui avait ébranlé l’économie la plus importante de la région et avait détruit des milliers de vies humaines depuis septembre 2002 »
International Crisis Group, 2013
Cet accord a permis d’organiser les élections présidentielles de 2010 remportées par Alassane Ouattara.
2008-2009, Darfour : la reconnaissance de l’expertise de Compaoré en matière de médiation conduira à la nomination, en juillet 2008, de Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, comme chef médiateur de la mission conjointe des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD).
« Le Burkina Faso est en train de prouver qu’un pays aux ressources limitées peut tout à fait jouer dans la cour des grands quand il s’agit de paix : les bataillons burkinabè sont déployés au Darfour et le médiateur en chef de la MINUAD est burkinabè (343) »
John Kerry, sénateur présidant la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain 2009
2008, Conseil de sécurité des Nations Unies : le Burkina Faso a obtenu un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (2008-2009) qu’il a présidé. Alors Président du Conseil de sécurité des Nations Unies, Compaoré a dirigé le premier débat de haut niveau sur la médiation et la résolution des conflits (344). Le Burkina Faso a aussi été membre à deux reprises du Conseil de la Paix de l’Union africaine, en 2006-2007 et en 2008-2009 (345).
2009, Guinée : quand la situation en Guinée a dégénéré en 2009 avec plus de 150 morts dans le grand stade de football de Conakry et des dizaines de femmes violées, la médiation du Président Compaoré a contribué de manière décisive à mettre un terme aux années d’agonie du pays, le menant aux premières élections libres depuis son indépendance (346).
2012, Mali : un Accord de paix entre le gouvernement de transition et les représentants des groupes armés séparatistes fut négocié en juin 2013 par Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO.
L’Accord de paix fut signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou, permettant d’organiser les élections présidentielles en 2013 et de poursuivre les pourparlers en vue de restaurer l’intégrité territoriale du Mali (347).
La médiation du Président Compaoré a permis, à l’époque, que les groupes armés séparatistes acceptent d’abandonner leur quête d’indépendance pour l’Azawad (au nord du Mali) et de rejeter l’extrémisme religieux.
La médiation de Compaoré a redonné l’espoir que les décennies de révoltes Touaregs allaient prendre fin. Mais cette médiation a progressivement été critiquée par les autorités maliennes qui doutaient de l’impartialité de Compaoré (348).
Compaoré a été médiateur de la CEDEAO dans le conflit au Mali jusqu’à son départ du pouvoir le 31 octobre 2014 (349). Il estimait que :
« Le dialogue politique, et non la force, est essentiel pour aborder les causes profondes de la crise dans le nord du Mali »
Blaise Compaoré
De ce fait, il a exhorté les autorités de transition maliennes à « mettre en place une structure nationale menant à un dialogue direct avec les groupes armés.» Toutefois, Compaoré était convaincu que, « vu la violence des actions perpétrées par les extrémistes, terroristes et criminels opérant dans le nord du Mali, l’utilisation de la force demeurait nécessaire pour les neutraliser (350).»
Septembre 2013, la Cour pénale internationale (CPI) : du fait de l’expertise que Compaoré avait démontrée dans le déploiement des enquêteurs de la CPI au Mali, le procureur de la CPI souhaita l’intervention du Président Compaoré dans la résolution de la situation au Kenya (351).
Maintien de la paix
Depuis 1993, des troupes provenant du Burkina Faso sont intervenues sur plusieurs théâtres africains dans des opérations de maintien de la paix (352). Dans un cadre bilatéral, le pays a contribué au maintien de la paix au Togo et au Niger (353).
À travers la participation des troupes burkinabè à la Brigade de surveillance du cessez-le-feu de la CEDEAO (ECOMOG), le Burkina a participé à des opérations de maintien de la paix au Libéria et en République Démocratique du Congo (RDC) (354). En RDC, l’envoi d’observateurs militaires fut décidé par la loi 017-2000/AN du 26 juin 2000.
Le Burkina Faso a également participé dans un cadre multilatéral à des opérations en République centrafricaine, au Burundi et en Haïti (355). En Centrafrique, la première participation à la mission d’opérations de la paix (MISAB) du contingent burkinabè fut fait sur la base de la loi 009/97/ADP du 4 février 1997.
La contribution burkinabè à la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) fut réalisée à partir de la loi 018/99/AN du 4 mai 1999.
À partir de 2009, le Burkina Faso a participé à des bataillons conjoints ONU-Union fricaine au Darfour et au Mali, déployant 8 445 hommes et femmes sur les théâtres d’opérations (356). Le Burkina Faso était alors, le quatrième pourvoyeur de troupes pour les opérations de maintien de la paix sur le continent (357). Il a également contribué aux forces de police (358).
Alors que le Nigeria et le Sénégal constituaient les principales forces de maintien de la paix, le Burkina Faso a retenu l’attention de la communauté internationale grâce à son professionnalisme et à sa discipline (359).
Combattre le terrorisme
Compaoré était un indispensable allié sahélien pour l’Occident, menant discrètement mais efficacement la bataille contre le terrorisme et la criminalité dans la région.
Avec ses plus proches conseillers, il a négocié la libération de plusieurs otages occidentaux détenus par des groupes islamistes dans la région saharo-sahélienne (360).
Le 31 octobre 2014, jour où Blaise Compaoré démissionna de la présidence du Burkina Faso, la BBC indiqua qu’il était :
« L’allié principal de la France et des USA dans la région et que bien qu’il ait par le passé apporté son soutien aux rebelles et fomenté des guerres civiles en Afrique de l’Ouest, il se servit avant tout de son réseau pour aider les pouvoirs occidentaux à combattre l’activisme islamiste au Sahel »
The BBC, 31 octobre 2014
Le Burkina Faso a également accordé des facilités à des détachements de forces d’opérations spéciales françaises et des forces spéciales de l’Armée de l’air américaine, qui effectuaient des missions de surveillance à travers le Sahel (361).
Le 26 septembre 2013, lors d’une réunion de haut niveau des Nations Unies concernant le Sahel, Compaoré a exprimé sa vision quant à la façon de combattre le terrorisme, les rébellions et la criminalité transfrontalière dans le Sahel (362). Il estimait qu’il fallait dépasser la vision répandue qui consistait à considérer qu’il suffit de dépenser beaucoup d’argent et de déployer des forces militaires pour résoudre les problèmes.
Au contraire, il faut engager un dialogue entre les parties prenantes pour permettre une meilleure compréhension des problèmes spécifiques auxquels la région et les pays sont confrontés.
« Dans de nombreux pays d’Afrique, les tensions politiques intérieures et la faiblesse des institutions contribuent à la montée du terrorisme et de la criminalité.
Par conséquent, les États africains doivent s’assurer que, dans leurs propres pays, une gouvernance politique et économique appropriée et inclusive soit mise en œuvre. Dans le cas contraire, l’État échouera (363) »
Blaise Compaoré, 2013
Burkina Faso en 2017:
Après la chute du régime Compaoré puis la réorganisation de l’armée burkinabè, le Burkina Faso, auparavant un acteur prépondérant dans la lutte contre le terrorisme, est progressivement devenu la cible d’attaques récurrentes dans le nord du pays.
Le bilan est tragique avec des dizaines de tués, depuis la première attaque du 15 janvier 2016 alors perpétrée dans la capitale. Comme l’intitulait le journal français Le Figaro le 28 février 2017, le Burkina est désormais « une nouvelle terre de l’insurrection islamiste. »
Dans le nord, la situation est grave. Des enseignants ont été tués devant leurs élèves, dans leur classe, par des terroristes. Leur crime : enseigner en langue française, et non en arabe comme l’exigent ces mouvements extrémistes.
Plusieurs établissements scolaires sont aujourd’hui désertés dans cette région frontalière avec le Mali. Les fonctionnaires et les populations vivant dans la psychose des attaques se sentent délaissés par l’Etat.
« Hier préséservé du terrorisme sous Blaise Compaoré, le pays est aujourd’hui confronté aux djihadistes de la sous-région mais aussi à une insurrection islamiste locale »
Le Monde, 15 août 2017
Selon le décompte de ce quotidien français, en trois mois – juin, juillet et août 2017, le Burkina a subi 20 attaques ayant tué près de 50 personnes.
Les relations avec les États-Unis
Les relations entre les États-Unis et le Burkina Faso se sont constamment améliorées grâce aux nombreux efforts de médiation pilotés par le président Compaoré qui ont permis aux africains de résoudre entre eux leurs problèmes (364).
Lorsque Compaoré a effectué sa première visite à la Maison Blanche, le 16 juillet 2008, le président George W. Bush l’a personnellement remercié d’être (365) :
« Une force constructive pour la paix et la stabilité dans la région, partageant les objectifs de faire avancer la démocratie et les droits de l’homme en Afrique, notamment au Zimbabwe et au Soudan »
Georges W. Bush, 2008
Les succès enregistrés par le Burkina Faso en matière de gouvernance et dans la mise en œuvre de politiques économiques rigoureuses ont permis l’octroi, en 2009, par l’Agence gouvernementale américaine Millenium Challenge Corporation d’un programme Compact de $484 millions qui furent investis dans l’irrigation des terres, la construction de routes, la réforme de l’agriculture et l’éducation (366).
En 2013, la coopération militaire entre les États-Unis et le Burkina Faso a été mutuellement qualifiée d’exemplaire et dynamique, comme l’affirmaient le Président Blaise Compaoré et le Ministre de la Défense Charles Hagel, lors de leur rencontre le 23 septembre 2013 (367).
En 2014, les États-Unis étaient le partenaire au développement le plus important du Burkina Faso (368).
Burkina une marque déposée par Blaise
Au fil des ans, Compaoré a développé une sorte « d’entreprise de la médiation », qui a généré des dividendes politiques et économiques pour le pays (369).
Ces succès rencontrés en matière de médiation ont permis de renforcer les relations avec les partenaires au développement. Par ailleurs, ils ont facilité l’accès aux opportunités d’affaires pour les entrepreneurs burkinabè dans la région. Enfin, le prestige diplomatique de Compaoré s’est traduit par la nomination de responsables burkinabè à des postes clés dans les institutions régionales et internationales, étendant ainsi l’influence du Burkina Faso (370).
Ouaga 2000, le nouveau quartier entièrement conçu dans les années 1990 selon la vision qu’avait Compaoré d’une capitale du XXIe siècle, a hébergé plusieurs grandes rencontres et conférences internationales, comme le Sommet France-Afrique en 1996, le Sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1998, le Sommet de la Francophonie en 2005 ainsi que la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 1998 (371). De nombreuses autres conférences se tenaient régulièrement dans la capitale, avec la participation de chefs d’État ou d’autres dirigeants de premier plan (372).
Ainsi, en l’espace de seulement deux ans, 2000 à 2002, de multiples conférences de haut niveau se déroulèrent à Ouagadougou; en novembre 2000, Blaise Compaoré ouvrit la 27ème Assemblée annuelle de la Banque islamique de développement; un mois plus tard, Compaoré présida la Conférence internationale sur la protection de la couche d’ozone. En septembre 2001, deux jours après les attentats qui frappèrent les Etats-Unis, il affirma lors de la 106ème Conférence interparlementaire que « tous les pays, dans un élan consensuel, doivent plus que jamais coopérer pour éradiquer le terrorisme et les causes dans lesquelles il trouve ses origines. » Et en novembre 2002, Ouagadougou accueillit le Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Europe.
Le quartier Ouaga 2000 est également devenu le lieu où Microsoft avait l’habitude d’organiser, depuis 2008, une conférence annuelle sur les meilleures pratiques des TICs en Afrique (373).
Le 25 octobre 2011, Compaoré fut nommé à la tête d’IMPACT (Partenariat multilatéral international de lutte contre les cyber-menaces), qui agit en tant que bras exécutif de l’UIT (agence de l’ONU spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication), dans le domaine de la cyber-sécurité.