La Culture

Riche et Différente

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Danse traditionnel Fulbè, à Barani

Le Burkina Faso est un pays dont l’héritage culturel est très riche grâce aux 60 ethnies différentes qu’il y vivent ensemble. Le maintien des traditions et de l’harmonie au sein de ses différentes populations est essentiel à la consolidation et l’épanouissement de la nation. Le succès du Burkina Faso n’est pas seulement dû à sa forte tradition d’intégration, mais aussi à sa volonté politique et à son innovation culturelle. Le Burkina Faso exporte sa propre culture, et accueille des évènements régionaux et internationaux sur tout son territoire.

Quelques exemples :

Le Festival Warba de Zorgho : Ce Festival se tient tous les deux ans à Zorgho, au centre. Il rassemble les meilleures troupes de la danse Warba. Cette danse mystique et riches en codes occupe une place culturelle si importante au pays des hommes intègres qu’un musée y a été construit spécialement pour en conserver la pratique.

 

Le Festival Culturel et Hippique de Barani, FECHIBA : Barani, située à la frontière avec le Mali et dont la population est majoritairement constituée de Peulhs, accueille chaque année des courses hippiques et des concours de maîtrise de l’art équestre, dont l’entretien et le dressage du cheval. La fête du cheval y est une pratique ancestrale d’allégeance à leur chef traditionnel.

Le Festival International des Masques et des Arts de Dédougou, FESTIMA : Cette manifestation biennale regroupe des sociétés de masques de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs (notamment d’Europe). C’est un cadre de dialogue entre les cultures afin de contribuer à leur conservation et leur revitalisation.

Tout au long de sa présidence, Compaoré fut un fervent défenseur de l’effervescence culturelle pour le Burkina. A partir du milieu des années 90, le Burkina Faso devint le vivier du cinéma et du théâtre, avec des figures proéminentes comme Sitigui Kouyaté récompensé par l’Ours d’Argent pour le meilleur acteur du festival de Berlin en 2009 et considéré comme l’un des plus grands acteurs africains contemporains, ainsi que grâce aux œuvres expérimentales de l’Atelier-Théâtre burkinabè (ATB). L’Ecole Internationale de Danse de la Chorégraphe Irène Tassembédo forme des danseurs professionnels venant de toute l’Afrique, se transformant dans un haut lieu de recherche chorégraphique.  Le « design » africain rayonne à travers des artistes comme Hamed Ouattara et Inoussa Dao, dont les meubles « Ultra Design Made in Africa » se retrouvent en Europe et aux Etats-Unis. Vers 2010, Ouagadougou s’était clairement transformée en une ville ultra branchée.

Par conséquent, feu Christophe Schlingensief, l’enfant terrible et vénéré de l’avant-garde artistique en Allemagne, choisit Ziniaré pour construire son « Village-Opéra ». Conçu par l’architecte burkinabè de renom international Francis Kéré, et construit proche du Musée Laongo, site de sculpture sur granite en plein air inauguré en 1989, l’artiste allemand voulut attirer les projecteurs du monde entier sur une production réalisée au Burkina. Ce souhait fut partagé par Blaise.

Ouagadougou, Ouagawood,  dispose d’une notoriété internationale, c’est pour une grande partie pour le rayonnement de son FESPACO, le festival de cinéma  africain qui fut inauguré en 1969. Ce festival devint la cérémonie biennale la plus réputée du continent, le « Cannes d’Afrique » avec son « oscar » l’Etalon d’Or de Yennenga. Le Burkina Faso a produit de grands noms du cinéma africain. Les cinéastes Gaston Kaboré et  Idrissa Ouédraogo  ont activement participé au développement du cinéma dans leur pays. Ils seront mondialement reconnus; Kaboré pour ses films Wênd Kûuni (César 1985) et Buud Yam (Etalon de Yennenga 1997) et Ouédraogo pour ses films Yaaba (César et Etalon de Yennenga 1989) et Tilaï (Grands prix à Cannes et à Ouagadougou, 1990). Le film Delwende de S. Pierre Yaméogo a été nommé pour les oscars en 2005. Le Burkina Faso a accouché d’une nouvelle génération talentueuse de cinéastes avec, entre autres, Berni Goldblat, Pazouknam Jean Baptiste Ouédraogo et Dimanche Ouédraogo.

Par ailleurs, les Journées Cinématographiques de la Femme Africaine, JCFA se tiennent en alternance avec le FESPACO, faisant uniquement la promotion de la femme cinéaste. Les JCFA se tiennent la première semaine du mois de mars, et avant le 8 mars, journée internationale de la femme.

Instauré en 1990 par le gouvernement, le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) est aujourd’hui l’un des principaux salons de l’artisanat de l’Afrique. Des exposants de plus de 25 pays se rendent chaque année à Ouagadougou, ainsi que 400 000 acheteurs et visiteurs.

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FESPACO 2005, Lauréat Zola Maselco (Afrique du Sud) pour son film Drum, avec Blaise Compaoré

Parmi les écrivains de renom burkinabè se trouvent le légendaire Joseph Ki-Zerbo et son œuvre l’Histoire de l’AfriqueJacques Prosper Bazié qui mélange, avec poésie, littérature et sagesse africaine, ainsi que la première romancière Monique Ilboudo avec son œuvre le Mal du Peau. Chaque année depuis 2000, la capitale du Burkina Faso organise la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou (FILO), un rendez-vous incontournable pour la promotion des livres et de la lecture en général. Blaise Compaoré voulait faire de FILO un évènement principal au même titre que les deux autres manifestations culturelles panafricaines à Ouagadougou, à savoir le FESPACO et le SIAO. Bien que la FILO ne parvienne pas à se hisser à un tel rang de notoriété, elle fut malgré tout un tremplin remarquable pour les écrivains africains en général, et burkinabè en particulier. Elle permit également à travers des ateliers pour la jeunesse et des concours de littérature de promouvoir les bienfaits de la lecture et de la culture auprès des jeunes générations. Ainsi, l’écrivain et poète Titinga Frédéric Pacéré a crée le Musée de Manéga, au service de l’Afrique profonde et spécialisé dans le Sacré qui pérennise la culture, le symbolisme et ses objets au service de la compréhension entre les civilisations, contre le pillage des objets d’Art du continent et les génocides de cultures. Le Musée possède de pièces uniques et riches datant du 2ème au 11ème siècle de notre ère.

Blaise Compaoré apporta un grand renouveau à l’épanouissement de la culture burkinabè, par le biais de nombreuses initiatives privées qui furent soutenues par l’Etat, notamment dans les domaines du cinéma, du théâtre et de la musique ; ceci donna lieu à d’autres opportunités grâce à une ouverture grandissante vers les productions à l’étranger.

Des efforts constants furent déployés afin de permettre, pour la première fois, à un monument burkinabè historique d’entrer dans le « club » exclusif du patrimoine mondial. Le 26 juin 2009, les ruines de Loropéni ont été inscrites sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en tant que « Œuvres de valeur universelle exceptionnelle ». Ses imposants murs de latérite datent du premier millénaire. Ils ont été témoins du puissant commerce transsaharien de l’or qui prospéra huit cents ans durant en Afrique de l’Ouest.

Toutes ces initiatives culturelles menées par le gouvernement sont devenues progressivement des évènements majeurs de la scène artistique grâce au soutien de ses partenaires ; elles permirent à l’industrie du cinéma et de l’artisanat local du Burkina Faso de s’épanouir considérablement.

Ce soutien fort à l’effervescence de la créativité au Burkina Faso et la sauvegarde de l’héritage culturel ont permis de créer des emplois et d’être reconnu au niveau international. Par ailleurs, la foisonnante scène culturelle et artistique du Burkina lui permit également de consolider sa cohésion en tant que nation. En mars 2014, lors de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) à Bobo Dioulasso, les mots paix et dialogue firent sur scène partie intégrante des différentes expressions artistiques.

Dans un climat politique alors tendu à cause du débat sur la modification de l’article 37 de la Constitution, pour beaucoup d’artistes cet évènement fut un tremplin pour inciter la Nation à renouer le dialogue et faire régner la paix. Ainsi que le chorégraphe Salia Sanou l’affirma dans un entretien diffusé sur RFI le 30 mars 2014 :


« Cette manifestation culturelle eut pour but de rassembler les Burkinabè, afin qu’ils puissent se dire nous formons une Nation et il y a des moments où l’on peut se bagarrer et où l’on peut se dire les choses, mais discutons avec une vision lointaine et pour l’avenir de nos enfants et pour l’avenir du pays ».