Instruments contre le Chômage

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La Cause des Jeunes, une Priorité Nationale depuis 2004

Les habitants du Burkina Faso, aujourd’hui au nombre de 20 millions d’habitants, sont majoritairement jeunes et vivent dans les campagnes pour 78 % d’entre eux. Environ 48 % des habitants ont moins de 15 ans et 66 % moins de 25 ans. Entre 2000 et 2014, 18 % de la population des deux principales villes du pays Ouagadougou et Bobo-Dioulasso – essentiellement des jeunes – étaient sans emploi, malgré une croissance économique moyenne dans cette période figurant parmi les plus élevées d’Afrique. Avec une croissance de 2,9 %, la population dépassera la barre des 30 millions d’ici 2040 et la part de la jeunesse augmentera mécaniquement. Or la jeunesse doit pouvoir s’identifier à la politique du gouvernement afin d’éviter qu’elle ne devienne une force déstabilisante pour le pays.

Dès 2004, la jeunesse et la lutte contre le chômage devinrent l’axe prioritaire de l’Administration Compaoré, alors Président du Faso qui convoqua puis réunit, à Ouagadougou les 8 et 9 septembre 2004, une vingtaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement lors un Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur l’emploi des jeunes. Ce Sommet adoptera une déclaration dans laquelle les dirigeants du continent s’engagent à « placer la création d’emplois des jeunes au centre des objectifs de leurs politiques économiques et sociales au niveau national, régional, continental ». Au Burkina, la lutte contre le chômage des jeunes deviendra le leitmotiv de l’action gouvernementale.

Un pionnier en Afrique dans la création d’instruments contre le chômage des jeunes

Le Burkina Faso fut le premier pays en Afrique de l’Ouest à créer, en 2006, un Ministère exclusivement dédié à la Jeunesse et à l’Emploi. Objectif : mettre en place des outils et drainer des fonds spécifiques pour lutter contre le chômage des jeunes.

Cette même année 2006, le Programme de formation de 10 000 jeunes aux métiers d’artisan vit le jour afin de résorber l’important déficit de formation professionnelle au Burkina Faso. Ce Programme était dédié à la formation en mécanique, en menuiserie et à une vingtaine d’autres métiers techniques. Des centres de formation furent construits dans toutes les régions du Burkina Faso.

En 2008, un centre de formation de référence ouvrit ses portes à Ziniaré avec le soutien de Taiwan. Depuis cette date, 300 jeunes y sont formés dans le métier de leur choix pendant 18 mois donc près de 1 800 jeunes à ce jour. Centre unique en Afrique de l’Ouest, il accueille non seulement des jeunes de toutes les régions du pays mais également d’autres pays de la sous-région.

En 2008 toujours, une nouvelle structure – le Fonds d’Appui des Initiatives des Jeunes (FAIJ) – fut créée pour lutter contre le chômage des jeunes ; cette structure s’ajoute à trois autres fonds créés depuis 2006, respectivement le Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE), le Fonds d’Appui au Secteur Informel (FASI) et le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA).

L’objectif majeur de ces quatre Fonds consiste à changer l’état d’esprit des jeunes burkinabè, privilégiant trop souvent une carrière dans l’administration. Pour ce faire, ces 4 structures leur octroient des formations et leur accordent des facilités pour, in fine, pouvoir travailler dans le secteur privé.

Dès sa création en 2008, le Fonds d’Appui des Initiatives des Jeunes (FAIJ) fut doté de 1 milliard de FCFA soit 1,5 million euros, pour former 10 000 jeunes dans entrepreneuriat par an. Outre cette formation, les jeunes présentant un bon projet pouvaient bénéficier d’un appui financier et d’un suivi technique pour monter leur projet ainsi que pour son suivi.

Entre 2008 et 2014, 7 milliards de FCFA soit plus de 10 millions euros furent investis par le gouvernement burkinabè pour former 70 000 jeunes, dont 15 400 réussirent à créer leur propre entreprise. Cette initiative (FAIJ) rencontra un succès tel que le gouvernement ne put répondre à toutes les sollicitations des jeunes pour le financement de leur projet, ce qui povoqua la déception de bon nombre d’entre eux.

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En 2012, un programme spécial fut mis en place afin de créer des emplois pour les filles, à travers l’apprentissage de techniques agricoles et du maniement des équipements. En 2013, 1 000 groupements de filles bénéficièrent de ce programme financé par l’Administration Compaoré, contre 273 groupements en 2012. Au total, 2 300 groupements de filles bénéficièrent de ce programme entre 2012 et 2014.

Tous ces programmes sont aujourd’hui encore opérationnels.