Blaise Compaoré est un homme d’État burkinabè (1), né le 3 février 1951 à Ouagadougou (2), Burkina Faso, dont il fut le sixième Président de 1987 à 2014. Il fut un médiateur majeur de l’ONU, l’Union Africaine et la CEDEAO dans la résolution des conflits en Afrique de 1998 à 2014 (3).
Le premier à instaurer une large ouverture démocratique
Arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat (4), il fut élu Président au suffrage universel direct en 1991 (: Freedom House (5)). Les quatre scrutins présidentiels -1991, 1998, 2005, 2010 – n’ont jamais été contestés par la communauté internationale (: International Crisis Group (6)). Compaoré fut le premier président depuis l’indépendance à instaurer un climat de large ouverture sur le plan politique (7).
La liberté de la presse au Burkina Faso fut reconnue comme l’une des meilleures de toute l’Afrique, dépassant même les Etats-Unis en 2014 (: Reporters sans Frontières (8)).
Des avancées économiques et sociales
Compaoré s’est imposé comme un médiateur aussi sollicité que respecté, œuvrant pour la résolution des conflits en Afrique (9). Des personnalités de renom tels que le Secrétaire Général des Nations Unies (10), le Secrétaire d’État des Etats-Unis (11) et le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel (12) ont félicité Compaoré pour ses nombreux succès diplomatiques et les avancées économiques et sociales (13).
L’ère Compaoré marqua l’unique période de stabilité et de croissance économique soutenue de l’histoire postcoloniale de son pays (14). Le PIB connut une croissance moyenne de 6 % entre 2004 et son départ en 2014 (15).
La pauvreté recula de 30 % pendant sa présidence (: IMF (16)). En 2010, le Burkina Faso fut classé premier pays d’Afrique et au niveau mondial, dans le Top 15 pour les progrès enregistrés par le pays vers les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD(17)).
Blaise Compaoré et son épouse Chantal ont démontré qu’il est possible de réduire drastiquement la pratique des mutilations génitales féminines (MGF (18)) en une génération. Quant au VIH/SIDA, Compaoré a personnellement mené des campagnes de prévention (19). La prévalence du VIH/SIDA a chuté de 7,2 % de la population en 1997 à 2 % en 2006, et moins de 1 % depuis 2012 (: Banque mondiale (20)).
Le médiateur de conflits en Afrique
Mandaté en tant que médiateur par l’ONU, l’Union Africaine et la CEDEAO pour intervenir dans les conflits au Darfour (21), au Mali (22), en Guinée (23), en Côte d’Ivoire (24), au Niger (25), au Togo (26), en République centrafricaine (27), au Liberia (28) et au Tchad (29) entre autres, Compaoré s’est révélé être un allié majeur dans la résolution des crises en Afrique (30). Le Burkina Faso gagna en leadership sur les plans politique et diplomatique, et son rayonnement lui permit d’en tirer d’importants bénéfices économiques et financiers (: International Crisis Group (31)).
A la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), Compaoré a contribué à la résolution du conflit entre l’Érythrée et l’Ethiopie en 1998. Dans la même année, il intervient personnellement en Libye ce qui entraîna la levée de l’embargo international imposé jusqu’alors à ce pays, suite à l’affaire Lockerbie.
Son arrivée au pouvoir
Toutefois, Compaoré n’est pas entré en politique comme médiateur mais comme meneur d’hommes. Le 4 août 1983, Capitaine Blaise Compaoré menant ses troupes d’élite, prit le contrôle de la capitale et installa le Capitaine Thomas Sankara au pouvoir (32). Ensemble, Sankara et Compaoré menèrent une politique pugnace et hardie, inspirée du marxisme-léninisme, afin d’apporter un nouveau souffle au pays (33).
Dans un climat de militarisation, de répression croissante et de tensions sociales sans précédent (34), les relations entre Sankara et Compaoré se détériorèrent, entrainant des divergences profondes au sein de l’armée (: African Peer Review Mechanism- APRM (35)).
Blaise Compaoré arriva au pouvoir le 15 octobre 1987 à la suite d’un coup d’État (36). La mort de Sankara qui s’ensuivit le 15 octobre 1987, devint une source de controverse perpétuelle où chacun s’employa à accuser l’autre camp (: The Economist (37)).
Compaoré fit désarmer sans délai les Comités de Défense de la Révolution (CDR), une milice civile mise en cause dans de nombreux cas de graves violations des droits de l’homme pendant la Révolution (: APRM (38)). Il invita toute personne, sans exclusion, à participer à la création de partis politiques (39), puis plus tard à l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui fut adoptée par référendum le 2 juin 1991(40).
Le départ
Compaoré jouissait d’une grande popularité au sein des populations jusqu’au moment où il manifesta sa volonté de lever, par voie légale, les dispositions constitutionnelles qui l’empêchaient de briguer un cinquième mandat (: International Business Times, (41)).
Le 31 octobre 2014, après 27 ans au pouvoir, il doit démissionner à la suite d’un soulèvement populaire (42). En moins d’une semaine, le Burkina Faso a connu un soulèvement populaire contre un dirigeant élu démocratiquement, un coup d’état, ainsi qu’une lutte pour le pouvoir au sein d’une junte militaire (: The Economist (43)).
Pendant trois décennies, Compaoré fut l’un des hommes les plus influents en Afrique (: Le Monde (44)).
Aujourd’hui, Blaise Compaoré vit en exile à Abidjan, Côte d’Ivoire.