Depuis son indépendance, à de multiples reprises, le pays dut faire face à la jeunesse en colère et à d’importantes manifestations d’étudiants, hormis pendant les régimes militaires d’exception lorsque le droit de manifester fut supprimé sous le Colonel Saye Zerbo et ensuite sous le Capitaine Thomas Sankara.
En 2014, année où aucune manifestation fut interdite, les jeunes et les étudiants résidant en zone urbaine se mobilisèrent contre la modification de la Constitution, ce qui conduisit Blaise Compaoré à démissionner de ses fonctions. A la suite de son départ qui provoqua euphorie parmi une partie de la jeunesse, s’en suivirent morosité et désenchantement du fait d’une crise économique qui continue de peser, encore aujourd’hui sur le pays.
L’opinion de la jeunesse burkinabè sur Blaise Compaoré – surtout concernant son arrivée et son départ du pouvoir – reste encore aujourd’hui fortement divisée. Entretemps, comme Le Monde l’indiquait le 21 octobre 2016, le « c’était mieux avant gagne du terrain » ou, comme le disait le titre de l’hebdomadaire britannique The Economist « Burkina Faso, moins joli maintenant; le départ du « Beau » Blaise Compaoré a laissé un trou béant. » La jeunesse se dit aujourd’hui victime de la grave crise économique que traverse le pays depuis le départ de Compaoré.
Lutter contre le chômage des jeunes suppose une relance forte de l’économie. Les efforts du peuple burkinabè et des gouvernements successifs avaient permis au Burkina Faso de se classer en 2010, pour la première fois, parmi les 17 pays émergents de l’Afrique sub-saharienne. Entre 2010 et 2014, la croissance économique frôlait les 8 % grâce à une augmentation des investissements de l’Etat dans les infrastructures et le logement, de la productivité agricole, et dans le tourisme.
Au lieu d’osciller entre abattement et incompréhension mutuelle, il est temps d’être constructif et de reconstruire ensemble le tissu social et économique. Pour le futur de notre jeunesse et de notre pays.