Meilleures Pratiques dans la Lutte contre les MGF
» Nous n’avons pas inventé cette façon de faire les choses mais dupliqué l’approche innovante du Burkina Faso en Afrique «
Shelby Quast, Directrice Equality Now,
principale ONG pour l’approche relative aux MGF en Grande-Bretagne,1.10.2014
Leader africain dans la lutte contre les MGF, le Burkina Faso a été le premier pays d’Afrique de l’Ouest à protéger l’intégrité physique des femmes par la Loi. Les associations de défense des droits de l’homme enregistrèrent au Burkina une baisse significative des cas de Mutilations Génitales Féminines (MGF) depuis que l’excision fut décrétée criminelle en 1996. Des filles nées en 1998, 55 % ont été excisées contre 5 % des filles nées en 2002. Il est estimé que moins de 0,3 % des filles nées en 2014 seront victimes de la pratique de l’excision. Un pays africain, le Burkina Faso, a prouvé qu’il est possible d’en finir avec cette horrible violation des droits de l’enfant en une génération.
En 2014, les MGF étaient sur le point d’être éradiquées, grâce au programme Zéro Tolérance qui marquait la volonté politique de protéger l’intégrité physique des femmes, non seulement en punissant sévèrement par la Loi, mais aussi en impliquant au niveau national, provincial et local plus de mille personnes afin de changer l’attitude des juges, de la police locale et des populations.
La lutte contre l’excision au Burkina Faso devient un modèle : Des ONG africaines, des représentants de gouvernements et des spécialistes engagés dans la lutte contre les MGF, se rendaient fréquemment au Burkina Faso afin de s’inspirer de son expérience pour identifier les méthodes les plus adaptées pour lutter contre les MGF.
Le 30 janvier 2014, la ministre britannique Lynne Featherstone visitait le Burkina Faso afin de mieux comprendre comment le pays mène son combat contre les MGF. Elle s’est rendue auprès de la structure qui a été mise en ligne par le gouvernement pour dénoncer, de façon anonyme et gratuite par un numéro vert, la planification ou la réalisation d’actes d’excision. La ministre a également assisté à une émission en direct sur la radio SAVANE FM consacrée aux MGF et visité un collège où était organisé un débat entre élèves sur l’excision et sur le rôle des jeunes pour contribuer à son éradication.
“ Le combat contre l’excision mené avec succès par le Burkina Faso afin d’éradiquer les MGF, montre l’exemple à la communauté internationale et au reste de l’Afrique. Je suis venue au Burkina Faso pour apprendre de cette réussite ”
Lynne Featherstone
Ministre britannique du Développement international, 2014
Cette reconnaissance internationale du leadership du Burkina Faso dans la lutte contre les MGF n’aurait probablement pas été possible sans la détermination sans faille de Chantal Compaoré, alors Première Dame. Depuis 1990, elle a été une guerrière infatigable contre cette grave violation des droits de l’homme. Madame Compaoré a défendu la résolution N°A/RES/67/146 de l’ONU visant à intensifier les efforts mondiaux pour mettre fin aux Mutilations Génitales Féminines. La résolution a été approuvée le 26 novembre 2012.
Présidant la plus grande ONG nationale SUKA – enfant en langue Fulani -, son dévouement et ses efforts ont conduit à la naissance de petites unités de chirurgie et d’hôpitaux comme la Clinique El Fateh-SUKA qui mènent, depuis une décennie, des opérations de réparation des séquelles de l’excision, principalement subventionnées. En outre, ces établissements ont formé d’autres chirurgiens à ce type de chirurgie et ils ont renforcé les capacités de centaines de soignants pour guérir et éviter les problèmes de santé liés aux MGF, permettant aux femmes d’avoir des relations sexuelles normales et de réduire les souffrances pendant l’accouchement.
La Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s’était officiellement engagée à accompagner les efforts de la Première Dame Chantal Compaoré pour réparer les séquelles physiques et psychologiques causées par les MGF. Des ateliers de formation pour les soignants médicaux venus des huit États membres ont été organisés à Ouagadougou, du 26 au 30 novembre 2012, afin de renforcer les compétences susceptibles de redonner aux victimes une part de leur intégrité physique et psychologique.